LIEUX DU Banat
Temeschburg (D) ou Timisoara (Ro) ou Temesvar (H)
Une charmante ville typique d'Europe centrale, active, dynamique, industrielle et aussi intellectuelle. Elle est située à l'Ouest de la Roumanie, dans la région du Banat et le Judette de Timis.
Timisoara est un important centre économique depuis le XVIIIè siècle, après le départ des envahisseurs turcs et l'arrivée des colons venus de Lorraine, Alsace, vallée du Rhin et autres contrées germaniques.
Son nom se décline dans beaucoup de langues, en lien avec son histoire. Elle est ainsi dénommée en allemand Temeswar ou Temeschburg, en hongrois Temesvár, ou en serbe Temišvar. Mais son passé l'a également fait dénommer Timišvár par les Bulgares, ou encore Temesvar par les Turcs.
En 2011, elle comptait 319 279 habitants.
Timisoara devint le 12 novembre 1884 la première ville d'Europe dont les rues furent éclairées à l'électricité et en 1899, l'une des premières villes dotées d'un tramway électrique. En 2021 Timisoara sera capitale européenne de la culture.
C'est la ville de naissance de Johnny Weissmuller (champion olympique de natation de nationalités austro-hongroise puis américaine, connu pour son interprétation de Tarzan).
Sa population est très diverse. On peut y rencontrer des représentants de minorités influentes, essentiellement des Allemands (Souabes ou « Schwaben »), des Hongrois, des Serbes et des Roms mais aussi des Italiens, des Arabes et des Grecs ou encore des Tchèques et des Slovaques. Bien sûr aujourd'hui, les descendants des Lorrains du XVIIIè siècle sont fondus dans la minorité allemande et considérés comme Souabes. Le héro local est sans aucun conteste le prince Eugène de Savoye, qui participa, en compagnie des armées du Duc de Lorraine, aux combats aboutissant, en 1716, au départ des occupants turcs, présents depuis 1552.
Quelques vues de l'architecture de la ville austro-hongroise et des bâtiments Arts déco de la place Victorei (2007)
Petit tour en ville (1990)
Un regard sur le passé. La ville grise, mais animée a su s'ouvrir avec la fin de la dictature, se rénover, se moderniser et prendre sa place parmi les villes moyennes européennes. |
Rue Florimond de Mercy
Une modeste rue de Timisoara, à deux pas de la place Unirii, de la cathédrale catholique romaine et de la rue Eugène de Savoie, commémore le souvenir de celui qui, par fidèlité à son duc de Lorraine et aux Habsbourg, a été un des acteurs majeurs de la reconquète de la région sur les Turcs, et de son développement économique aux XVIIè et XIXè siècles.
EugÈne de Savoie,
chef de guerre hÉROÏQUE
À Timisoara, tout le monde connait le prince Eugène. C'est qu'il fut le grand vainqueur des Turcs en tant que chef de guerre de l'Empire autrichien.
Français d'origine, il s'était mis au service de l'Empereur, après que sa mère a été convaincue de trahison en tentant d'empoisonner des personnalités de la cour de France, pays qu'il dut donc fuire à jamais.
L'insurrection de 1989
Le 16 décembre 1989, une insurrection populaire commença à Timisoara contre le régime communiste de Nicolae Ceausescu. La ville fut la première à se rebeller contre le pouvoir. Un ordre de déportation du pasteur calviniste hongrois László Tökés fut donné à la police secrète, la Securitate, et en réaction sa maison fut cernée par des membres de son église. Les personnes qui le soutenaient se rassemblèrent sur la place de l'Opéra (actuelle place Victoriei), place centrale de la ville. L'armée reçut l'ordre d'ouvrir le feu sur les manifestants, mais certains officiers refusèrent d'appliquer cet ordre, et se rangèrent du côté des manifestants. C'était le début de la fin de l'ancien régime, qui tomba la semaine suivante.
Le 20 décembre, après 4 jours d'insurection, Timisoara était déclarée première ville libre de Roumanie. |