Petit glossaire des noms de villes et de villages dans les différentes langues : localités à 3 ou 4 noms
Des PATRONYMES peu Équivoques
Parmi les noms que l'on peut rencontrer au Banat, certains ne trompent pas. Leurs origines lorraine ou française est évidente, même si le temps, puis la magyarisation les ont un peu transformés. En voici quelques exemples :
Barmantje (Parmentier), Bastien, Cocron, Cordie (ou Kortje), Dippong (Dupont), Dippold (Thiebaut), Duron, Fournier, Frekot(Grecot), Gallé (ou Gallet), Geoffroy, Grandpierre, Grenet, , Griffaton (Griffatong Kriffaton, Krifaton, Krifatong), Hujjon (Houillon) Lafleur, Laroche, Leblanc (ou Leblang), Lefort, Masson (ou Mahson ou Massong), Mingron, Moran (ou Morin), Muschong (Mougeon), Noel, Oberten (Aubertin), Parison (Parisot), Perreng (Perrin), Pierre, Pijerson (Pierson), Potje (Pottier ou encore Pataki), Rischart (Richar ou Richard) Rischar (Richard), Rossjer (Rosier), Rouland, Schorsch (Georges), Thiébaud, Thoma (Thomas), Wattreng (Vautrin)...
Sur la route, il arrivait que certains couples décidaient de se marier. À Vienne, un service était prévu.
Mariages à Vienne de 1782-1802
Une prÉsence lorraine significative
Cinq ou six villages ont concentré la plupart des colons lorrains. Trois villages étaient composés presque uniquement de "Français". Mais on a pu dénombrer dans l'ensemble du Banat une cinquantaine de villages qui ont compté des Lorrains parmi leurs populations.
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BANATerra
est un projet initié et développé par l'association
"BANATERRA" de Timisoara |
Des lieux du Banat
Souvenirs lorrains et français dans les villes et les villages
Partis de Lorraine, d'Alsace, du Luxembourg, de Walonie, ou des contrées rhénanes, les colons étaient accueillis à leur arrivée dans le Banat et dotés d'une maison et de terres à cultiver (les Cessions). On constate que les migrants de Lorraine francophone furent regroupés dans environ six villages, mais surtout trois ou quatre, qui furent appelés Triebswetter, Saint-Hubert, Charleville et Seultour.
Aujourd'hui, Triebswetter est en Roumanie, les trois autres en Serbie. Ils ont fusionné et s'appellent Banatsko Veliko Selo (Le grand village).
Les origines des colons étaient multiples. Ils venaient de différentes parties de la Lorraine et de l'Alsace. Souvent recrutés par des abbayes, ils recevaient tous les conseils et sauf-conduits nécessaires avant leur départ et au long de la route.
Selon L. HECHT (Les colonies françaises en Autriche, Le Magasin pittoresque - 1890), «en 1769, de nombreuses familles de la Lorraine allemande, notamment du comté de Dabo, d'autres des environs de Foug, dans la Lorraine française, en même temps que des familles alsaciennes, originaires entre autres de Strasbourg, Colmar, Obernai, Marckolsheim, Sainte-Marie-aux-Mines, Saint-Hippolyte (petite ville qui, bien que située en Alsace, au pied des Vosges, appartenait au duc de Lorraine) partaient pour la Hongrie.
L'émigration atteignit son maximum d'activité en 1770.
Dans cette seule année, plus d'un millier de familles de la Lorraine, de Commercy, Pompey, Marbache, Blâmont, Avricourt, Réchicourt, Saaralbe, Fénétrange, Thionville, Bitche, etc., prenaient le chemin de la Hongrie. Bien qu'à un moindre degré, l'immigration continua les années suivantes.» Voici quelques localités où le souvenir de colons d'origine lorraine est encore perceptible. Des familles se souviennent, des tombes au cimetière attestent par les patronymes, même si des noms germaniques sont difficiles à localiser, des inscriptions dans les églises ou encore des traditions de fêtes annuelles ou de chorales témoignent. Les traditions populaires gardent bien le souvenir de ces Français qui sont venus là s'installer il y a plus de deux siècles.
Les premiers arrivants furent installés pour la plupart à Mercydorf, à 7 kilomètres au nord de Temesvar.
Selon André Rosambert, les colons étaient accueillis sur leurs nouveaux lieux de résidennce avec l'attribution de biens et la mise à disposition d'outils et de moyens de travailler. Selon les périodes, ces biens étaient prêtés, loués ou donnés. Ainsi donc, il nous donne quelques détails :
Pour les premiers arrivants, "les terres furent distribuées à chaque famille selon le nombre de ses membres.
Quelques-unes reçurent des concessions « cessions» entières, d'autres des demi-concessions. Une concession entière comprenait un arpent de terre destinée à l'emplacement de la maison d'habitation, 24 arpents de terre labourable, 6 de prairies, 1 pour les plantations de chanvre et 3 de paturages communaux.
De plus, chaque cultivateur reçevait les instruments de travail nécessaires, en particulier une voiture et son attelage, une charrue et une herse, une vache et des semences pour la première année. Pour les artisans, leur concession ne comprenait qu'un arpent de terre pour la construction de ]eur maison, mais on leur donna aussi l'outillage de leur métier et 50 florins (100 francs)".
Une deuxième vague d'émigration fut observée à partir de 1763. "Le 25 février 1763, une nouvelle patente de l'impératrice Marie-Thérèse accorda aux aspirants colons une faveur nouvelle, sous forme d'une immunité fiscale de six ans pour les cultivateurs et de dix ans pour les artisans. On élevait les sommes allouées pour frais de voyage. De 1763 à 1769, les procès-verbaux enregistrent l'arrivée au Banat d'environ 24 000 personnes venant d'un peu partout : il y a même des Italiens et des Espagnols. Mais ce sont les Lorrains qui forment le plus fort contingent".(André Rosambert, Les colonies lorraines du Banat yougoslave,1931).
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