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Tombe de François Doron
Jakob Oberten montre la tombe
de son ami François Doron.
(photos ©JMC)

Jakob Auberten
Jakob Auberten montre la tombe
de ses ancêtres

 

 

 BANATerra est un projet initié et développé par l'association "BANATERRA" de Timisoara

Gens DU Banat 

À Triebswetter (D) ou Tomnatic (Ro), on se souvient,
mais jusqu'à quand?

Rencontres avec FranÇois Doron et Jakob Auberten

 

  

François Doron et sa femme
François Doron et son épouse (1990)

Promenez-vous dans le village de Triebswetter et vous rencontrerez certainement ici ou là des habitants curieux de savoir qui vous êtes et d'où vous venez. Leur curiosité, en fait, n'en n'est pas une. Il savent que leurs ancêtres venaient de Lorraine et semblent, en permanence, espérer qu'un Lorrain viendra leur rendre visite. Qu'ils ne sont pas complétement oubliés.

En 1990,   François Doron et son épouse avaient encore bon pied, bon oeil. Retraités, installés dans leur simple, mais coquette maison, ils coulaient leurs jours en entretenant leur arpent de terre et quelques arbres fruitiers, notamment des pommiers. Germanophones, bien sûr, ils avaient cependant la nostalgie du français et de la culture de leurs ancêtres. François Doron aimait rappeler qu'il avait appris des chansonnettes françaises et entonnait fiérement "Frère Jacques" dans la langue de Molière. Lorsqu'il fut retraité il entreprit de prendre quelques cours de français. Sur un cahier d'écolier qu'il gardait précieusement et était fier de montrer, il avait noté tous les mots appris alors. Mais pas facile d'apprendre une langue quand personne au village ne la parle plus... Pourtant il se souvenait que son père lui racontait que lorsqu'il était jeune, le dimanche, à la messe, le curé disait son sermon en langue française. Cela a duré pratiquement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Jakob Auberten feuillette le Trefil Buch, mémoire du village et de ses familles
Jakob Auberten feuillette le TreFfil Buch, mÉmoire du village et de ses familles

 

Son ami Jacob Oberten (Aubertin) est moins disert. Il se souvient, bien sûr que ses ancêtres sont venus de Lorraine pour s'installer à Triebswetter. Biens sûr il sait qu'ils parlaient français. Mais lui, il a toujours parlé allemand. Il lit les journaux en allemand, il ne peut s'exprimer qu'en allemand et en roumain. Alors quelle est sa nationalité? Il répond que sa nationalité est allemande, mais qu'il est citoyen roumain. Ses racines, bien sûr sont françaises...

D'ailleurs, il pense tout d'un coup à aller chercher un grand livre chez lui. C'est le Trefill Buch, qui recense toutes les familles ayant habité à Triebswetter depuis l'arrivée des premiers colons. Il est fier de montrer la page où sa famille est présente dans la même maison, ou presque, depuis le début. Toute sa généalogie est là sur une page du grand livre des familles. Jacob Oberten reste songeur...

Le Trefill Buch pour connaître
tous les habitants de Triebswetter et leur filiation depuis 1772...

Le Trefill Buch ou livre des familles de Triebswetter recense toutes les maisons du village et les différentes familles qui s'y sont succédées depuis 1772.

L'ouvrage porte le nom d'un habitant de Triebswiller, qui rassembla des notes sur tous les événements qui marquèrent le village et ses habitants. Peter Treffil (1858-1934) était le petit fils du premier instituteur de Triebswetter Johann Pierrot, venu de Lorraine. Il apprit le métier de forgeron.Très tot, Il commença à remplir en écriture gottique des fiches sur les faits remarquables de sa paroisse. Il nota, par exemple, le vol sensationnel de J. Wolf en 1864 au-dessus de Triebswetter, avec un appareil de sa fabrication, 27 ans avant les exploits du pionnier allemand de l'aviation Otto Lilienthal.

Une bonne part de ses archives concernaient les premiers colons qu'il avait personnellement connus.

Très éprouvé par le vie, (ses 3 enfants étaient morts jeunes, le décès de sa femme Magdalena Gröszer en 1924, très asthmatique, diabétique, déçu par l'évolution du monde; il choisit le 21 janvier 1935 de mettre fin à ses jours.

Les dossiers de Peter Treffil ont été sauvegardés par la famille du Dr. Koch, puis retravaillés par le Dr Ingénieur Heinz Vogel jusqu'en 1999. Pour ce travail de trois années, il reçut l'aide d'un assistant à l'écriture et d'un journaliste qui malheureusement mourrut soudainement en cours d'année.

Le texte original de Peter Trefil fut respecté, ainsi que l'orthographe précise des noms et des lieux. Les numéros des maisons ne sont pas ceux actuels, mais ceux d'avant 1945. Le livre fut enfin édité par Heinz Vogel aux éditions Brumar-Verlag à Timisoara en 1999.

Pour agrémenter le livre, des photos du temps ancien ont été utilisées.

Partant des numéros des maisons, Peter Trefill a noté les différents propriétaires au fil des ans et les compositions des familles les occupant. Ainsi, à travers l'histoire des immeubles se dessine l'histoire du village, depuis l'arrivée des colons lorrains jusqu'à des temps plus récents. L'ouvrage est accompagné par un tableau chronologique découpé en plusieurs tranches (1772-1918 1919-1944 1945 à aujourd'hui), qui reprend les détails des événements qui ont marqué le village.

Le Trefill Buch fut édité par les éditions Brumar, richement illustré, en grand format A4 sur 604 pages.

(Das Treffil Buch, Heinz Vogel, Brumar-Verlag Temeschburg) (ISBN 973-9295-43-6)

Date de mise en ligne : 9 octobre 2006
Data de mise en place du domaine : 13 novembre 2006
 

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