LIEUX DU Banat
Triebswetter (D) ou Tomnatic (Ro) - 192 familles arrivées de Lorraine
Fondée en 1772, la colonie de Triebswetter prospéra jusqu'à la fin du XIXè siècle. La taille de son église en témoigne.
C'est à la mi-avril 1772 que l'ingénieur Johann Wilhelm Edler von Hildebrandt vint superviser l'implantation de trois nouveaux villages dans cette région du Banat. Ainsi furent créés Ostern, Gottlob et Triebswetter.
Triebswetter doit son nom au géomètre Anton von Triebswetter, qui arpenta le secteur pour créer les nouveaux villages. Les travaux de construction commencèrent par l'auberge, puis l'église, et plus tard la maison des colons.
9 fontaines publiques furent créées et mises à la disposition des nouveaux arrivants, venus de Lorraine aussitôt. Les rues principale et adjacentes avaient une largeur de 36m. Toutes les maisons avaient leur pignon le long de la rue.
Presque tous les habitants vivaient de l'agriculture. Selon le docteur
L. Hecht, qui écrivit en 1879 :
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De nombreuses tombes du cimetiÈre portent des noms bien lorrains : Griffaton, Lefort, Duron, Frecot...
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« La colonie de Trübswetter [ nom patois de Triebswetter]
fut presque exclusivement composée de Lorrains de langue française
: sur les 192 familles qui, à l'origine, y furent installées,
toutes étaient lorraines, sauf 8 qui venaient de la frontière
bavaroise, aux environs de Pilsen.
Les colons allemands se groupèrent
dans une rue qui porte encore aujourd'hui le nom de Deutsche Gasse (rue
allemande). Ils donnèrent le nom de Wolfgasse (rue des loups) à
une rue habitée par quelques familles françaises qui manifestaient
à leur égard des dispositions peu bienveillantes.
Au point
de vue ecclésiastique, Trübswetter fut rattachée à
l'origne au bourg hongrois, Szent-Miklos (Saint-Nicolas), [devenue
Gross Sankt-Nikolaus], situé à 8 kilomètres, mais
qui fut érigé en paroisse dès 1773.
La première
église fut construite en briques sèches. Les deux premiers
baptèmes y furent célébrés les 22 et 23 février
1773 (tous les parents et parrains y portent des noms français).
L'église actuelle date de 1846.
Parmi les prêtres qui
y ont exercé le saint ministère, nous avons trouvé
les noms de : François Leclère (1773-1777), Germain (1777-1778),
Blaise Collignon (1787-1789), Forstner (1787-1798), Louis Breton (1798-1802),
prêtre émigré de France, qui avait étudié
à Besançon, enfin celui d'Antoine Bonnaz, originaire du pays
de Gex, élève du séminaire d'Annecy, qui, d'abord chapelain
et administrateur de la paraoisse, fut installé comme curé
de Trübswetter en 1804 et y resta juqu'à sa mort, en 1837.»
(in Les colonies lorraines et alsaciennes en Hongrie, par le Dr
L. Hecht, Nancy 1879 - Académie de Stanislas)
Le nom roumain du village, Tomnatic viendrait d'une traduction de l'allemand «Trübem Wetter» qui a donné Triebswetter et Trübswetter.
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2008 - À la porte de l'Église, une statute de Saint-Albert.
(C'est la version franÇaise de son nom qui est utilisÉe)
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2008 - La sortie de la messe devant l'Église paroissiale dÉdiÉe à Saint-Roch. |
Coutumes
Le choix des prénoms des enfants nouveaux-nés était à cette époque parfaitement codifié.
Ainsi, le garçon premier né portait le prénom de son père;
Le deuxième le prénom de son grand-père paternel;
Le troisième celui de son grand-père maternel;
Ensuite le choix était libre.
Le système était similaire pour les filles. (prénom de la mère, des grand-mères ...)
Les petits enfants prenaient souvent le prénom de leurs grands parents.
Celui dont le prénom était attribué était le parrain ou la marraine.
Le prénom d'un enfant mort était donné ensuite à un autre enfant.
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