BANATerra - Une encyclopédie progressive du Banat -  Réalisation: Asociation Proiect Rastko Roumanie - Timisoara

Armes de Lorraine

Les grandes armes de la Maison de Lorraine : écu parti de trois traits coupés d'un, ce qui fait huit quartiers : au 1, fascé d'argent et de gueules (Hongrie) ; au 2, semé de France au lambel de gueule (Naples) ; au 3 : d'argent, à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes de même (Jérusalem) : au 4, d'or à quatre pals de gueules (Aragon) ; au 5 ou 1 de la pointe, semé de France, à la bordure de gueule (Anjou) ; au 6, d'azur au lion couronné d'or, armé, lampassé et couronné de gueule (Gueldre); au 7, d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueule (Juliers); au 8, d'azur, semé de croix recroisetées, au pied fiché d'or, à deux barbeaux adossées de même, brochant sur le tout. Sur le tout parti d'or à la bande de gueules, chargé de trois alérions d'argent (Lorraine) ; et ; d'or à cinq tourteaux de gueule, posés 2,2 &1, surmonté d'un sixième d'azur à trois fleurs de lis d'or (Toscane)...


 
 
 
 
 
 
 
 
 

 BANATerra est un projet initié et développé par l'association "BANATERRA" de Timisoara


Des gens, des langues et des coutumes

Des gens

• parmi ceux qui ont marqué l'histoire du Banat
– Isabelle d'Anjou et de Sicile, fille de Charles 1er d'Anjou roi de Sicile et de Béatrice de Provence a épousé en 1272 le futur roi de Hongrie Ladislas IV Árpád le Couman.
– Clémence, fille de Charles-Martel d'Anjou et de Clémence de Habsbourg épousa le roi de France Louis Xen 1315 et fut sacrée le 24 août 1315. Elle devint ainsi reine de France.
– Charles d'Anjou - Charles Ier Robert, ou Charobert d'Anjou-Sicile (Karoly Robert en Hongrois) né en 1288, mort à Visegrad le 16 juillet 1342, roi de Hongrie de 1308 à 1342, fils de Charles Martel d'Anjou et de Hongrie et de Clémence de Habsbourg. Son père porta le titre de roi de Hongrie sans chercher à faire valoir ses droits sur ce trône.
 – René 1er d'Anjou, puis René II, ducs de Lorraine, rois de Sicile, de Naples et de Jérusalem.
 – Le duc de Lorraine François Etienne (1708-1765) , qui épousa en février 1736 Marie-Thérèse, archiduchesse d'Autriche et Impératrice et Reine de Hongrie.
 – le comte Claude Florimond de Mercy, un des officiers d'Eugène de Savoie . et gouverneur du Banat. D'origine lorraine franco- germanophone.

 – Napoléon 1er, de retour de Wagram, fait halte à Szeged où il fait chanter un Te Deum en l'église des Cordeliers.
– Stefan Jaeger, peintre de scènes rurales populaires du Banat, notamment de reconstitutions historiques sur
l'arrivée et l'installation des colons Lorrains et Allemands.
 – Otto de Habsbourg , archiduc d'Autriche, roi de Hongrie déchu de ses droits. Polyglotte, humaniste, journaliste, européen convaincu, Otto de Habsbourg renonça à tout retour à la monarchie et embrassa une carrière politique, occupant, notamment pendant de longues années la fonction de député au Parlement européen.
 –  Frédéric Chopin, est à 50% Lorrain. Son père émigra en 1788, en Pologne, où naquit le petit Frederic.

  


Et tout récemment, en octobre 2009 :
-– Herta Müller , prix Nobel de littérature 2009.
Née en 1953 à Nitzkydorf en Roumanie, au Banat. Faisant partie de la minorité germanophone, Herta Müller est l’auteur de nombreux recueils de poésie et de romans dans lesquels elle brosse le portrait de la destruction humaine induite par la dictature (roumaine) et le déracinement de l’exil politique. Son premier livre est paru en Roumanie en 1982 dans une version revue par la censure. Fuyant les pressions de la police d’État roumaine et l’isolement social et professionnel qui s’en suivit, elle a quitté sa terre natale, le Banat, en 1987, pour vivre en Allemagne de l’Ouest entre deux pays et deux cultures.
Et qui sait si Herta Muller et surtout son ancien mari Richard Wagner n’étaient pas d’origine Lorraine? Alors que partout on les qualifie d’Allemands. Ils sont germanophones, c’est indéniable. Mais d’abord Roumains et peut être d’origine Lorraine. Le père de Richard Wagner se prénomme Nicolas. Ils vécurent dans la région de Sannicolau Mare où sont concentrés tous les villages fondés par des Lorrains.

L’oeuvre de Herta Müller
En 1982, elle écrivit « Bas fonds », son premier livre en Roumanie. Une description de la vie simple des Souabes germanophones du Banat. Depuis elle a publié 20 romans et recueils de nouvelles, ainsi que de nombreux essais. Ses titres les plus connus : « Le renard était déjà le chasseur » (1992), « Herztier » (1994) et « La convocation » (1997) sont avant tout une description de ses rapports avec la Roumanie du régime Ceusescu. Son dernier roman, « Atemschaukel » est paru en 2009 aux éditions Hanser. Herta Müller a obtenu au total une trentaine de prix littéraires.
En 1945, 80 000 « Allemands » nés en Roumanie furent entassés dans des wagons à bestiaux et déportés dans les camps de travail soviétiques. Ils y restèrent cinq ans, travaillant comme des bêtes de somme, pour se faire pardonner leur adhésion au national-socialisme. Dans « Atemschaukel » (La balançoire du souffle), paru en 2009, Herta Müller décrit la déshumanisation due au froid et à la faim, le labeur, les humiliations.

 Herta Müller et ses zombies humains, Largeur.com - 9/10/09
 Herta Müller dans Wikipedia
 Richard Wagner dans Wikipedia

• ceux qui vivent avec l'histoire et la culture du Banat
–  Smaranda Vultur, historienne à Timisoara , spécialiste de l'histoire du Banat.
 – Dusan Baiski, journaliste roumain d'origine serbe, à Timisoara . Initiateur et coordonateur du projet Ratsko et de l'encyclopédie progressive Banaterra, qui tend à regrouper toutes les connaissances sur cette région.


 – Mme Maria Schulz, conservatrice du musée Stefan-Jaeger à Hatzfeld (Jimbolia). Son mari, Hans Schulz consacra sa vie à l'histoire du Grand dérangement des Lorrains et des Allemands vers le Banat. Le peintre Stefan Jaeger, par ses tableaux reconstituants les scènes de la vie banataise, de la colonisation aux villages du XIXè siècle lui servit de support visuel. Il obtint la création d'un musée dédié au peintre et en fut l'animateur dynamique jusqu'à son décès. Son épouse, bien que n'étant pas d'origine germano-lorraine a repris de flambeau.

 – Bernhardt (84), maire du village provençal de La Roque-sur-Pernes. Né au Banat, il fait partie des descendants de Français de retour au pays.

Les descendants des colons lorrains et français

• Quelques personnages célèbres (Français ou allemands - La distinction n'est pas toujours facile à faire pour ceux portant des noms germaniques)
– Béla Bartók, le musicien et chef d'orchestre souvent qualifié de hongrois, était né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklos en Hongrie (aujourd'hui Sânnicolau Mare dans le Banat roumain, ou Gross-Sankt-Nikolaus en Allemand, ou Grand-Saint-Nicolas en français)
 – Johnny Weissmüller, Tarzan était né le 2 juin 1904, à Freidorf, village du Banat situé à 4 km au Sud-Ouest de Timisoara.

• Au hasard des rencontres
–  François Doron, Triebswetter (Roumanie)
 –  Joseph Oberten, Triebwetter (Roumanie)
 –  Peter Farle , Comlosu Mic (Roumanie)
–  Agoston Mihai , conservateur du cimetière de Jimbolia (Hatzfeld) (Roumanie)
 –  Joseph Maszong, Szeged (Hongrie)

Les langues : du Lorrain, roman ou Platt,
à l'allemand, au roumain, au hongrois et au serbe

Beaucoup d'habitants du Banat parlent couramment deux ou trois langues. Selon leurs origines ethniques, ils cultivement en famille ou entre amis une ou deux langues de leur ascendants. Nombre de mariages ont mixé ces origines. Par exemple, Agoston Mihai, le conservateur du cimetière de Hatzfeld (Jimbolia) parle la langue du pays, le roumain, mais aussi l'allemand, langue de son père et le hongrois, langue de sa mère.

• Le franÇais, langue des lettrés de l'Europe centrale, langue d'une partie des colons lorrains a ÉtÉ utilisé dans les familles jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale.

- En Lorraine, de part et d'autre d'une "Frontière linguistique", on parlait un patois roman ou un patois germanique.
Géographiquement inscrit dans la vallée de la Nied, Charleville-sous-Bois (France) où l'on parlait le dialecte du pays messin est situé à la limite orientale du parler roman. (panneau explicatif dans le village). Sainte Barbe et Saint Hubert étaient situés dans la zone de patois germanique. (Voir aussi sous le village d'Hestroff en Lorraine).

Parmi les colons lorrains, les deux langages ont subsisté. Le patois germanique proche du Platt Deutsch encore parlé aujourd'hui au Nord de la Lorraine, au Luxembourg et une partie de la vallée du Rhin s'est petit à petit imposé à la communauté banataise, dominée en nombre par les colons de langue allemande.
Le patois roman, proche du français a cependant gardé des adeptes. En 1990, François Doron à Triebswetter (Tomnatic) connaissait encore quelques comptines en français, et gardait le souvenir de la langue parlée par ses parents et grands parents.

La langue française a été parlée dans le Banat, sous la forme du dialecte lorrain, jusqu'en 1945.
Après la seconde guerre mondiale, les Lorrains du Banat ont été expulsés ou massacrés en même temps que les Allemands (Banater Volksdeutsche). Le ministre français Maurice Schumann, lorrain, défenseur du parlé francisque, fut fortement impressionné par le terrible sort de ses compatriotes et assura leur rapatriement partiel en Lorraine.

Selon André Rosambert, les habitants des trois communes soeurs employaient, dans le langage courant, une centaine de mots qui ne sont pas de ceux passés communément de la langue française dans le vocabulaire allemand. (Les colonies lorraines du Banat Yougoslave, André Rosambert, Nancy, 1931
 – Exemples : Vive, patron, nation, spectacle, public, procession, malheur, courage, revanche, mort, jury, offrir, ruiner, interesser, portrait, meuble, inventaire, plafond...

Cuisine, gastronomie, culture et traditions

• l'influence de la cuisine lorraine et germanique
 –  Des cuisses de grenouilles dans les assiètes des villages "lorrains" ... et pas dans les autres!

 –  Un art de la charcuerie et de la conservation de viande incomparable, ...

La viande provenait de l'élevage domestique. Les animaux étaient abattus à la ferme. Beaucoup de gens élevaient des poulets et des oies. Les porcs étaient très populaires et l'abattage était une affaire de famille.

Les produits à base de farine étaient très importants pour beaucoup de Banatais. Il y avait les nouilles qui remplaçaient aisément la viande. Il y avait les patisseries qui étaient mangées en plat principal ou en dessert. Rouleaux, beignets, strudel de pavot, strudel de noix... Un régal! Et les petits biscuits de la période de Noël...

Enfin, le pain était la partie essentielle de chaque repas. Eventuellement servi avec du beurre et de la confiture faits maison.

• des traditions venues de là-bas
 –  La fête de Saint-Nicolas, chaque année emplissait de joie tous les enfants des villages "lorrains".

 –  Le Vendredi saint, les enfants de ces villages parcouraient les rues en agitant des crécelles et en frappant aux portes pour obtenir des cadeaux.

 –  La fête patronale ou fête votive le dimanche le plus proche de la fête du saint patron de l'église ou du village. Par exemple à Tomnatic (Triebswetter), à la Saint-Roch, le 19 août. Mais les paroissiens avouent avoir de plus en plus de mal à trouver des bras pour organiser cette fête. À Saint-Hubert, c'était fin mai. À Jimbolia (Hatzfeld), le saint patron est saint Wendelin. La fête avait lieu le premier dimanche après le 30 octobre. D'autant que les orthodoxes venus s'installer de plus en plus nombreux dans les villes et villages ne manquent pas de célébrer ostensiblement leurs propres fêtes et même de construire de nouvelles églises... à bulbes en face des églises catholiques.

 

 

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Date de mise en ligne : 9 octobre 2006
Data de mise en place du domaine : 13 novembre 2006
 

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